Sentez vous parfois que vous basculez ? Que vous n’arrivez plus à vous coiffer comme avant ? Avez vous du mal à vous reconnaitre dans votre miroir ? Avez vous le corps hormonal en fusion ? Vous sentez vous trop ceci, pas assez cela ? Victime de mise au placard sociale …
En cette période estivale invitant à ralentir le rythme.
Je voulais attendre d’être inspirée pour vous écrire, dénicher un sujet d’actualité brûlant et vous en partager mon analyse, mon ressenti de femme de 41 ans…
Après un peu de patience et de repos, l’inspiration est arrivée, comme une évidence !
Quelle meilleure période que l’été pour parler du corps et son avancée en âge… ? Peut-être pas tout à fait légitime encore avec ma quarantaine, je suis toutefois aux 1ères loges, avec mon métier de Fée du Style je recueille des confidences, des complexes, féminins et masculins à chaque consultation.
Avec ma curiosité naturelle et ma capacité d’observation, j’ai capté dans les médias, les discussions, une multitude de signaux influençant l’air du temps. Un article du Marie-Claire d’Août 2019 intitulé « Ce que vieillir veut dire pour les femmes » et le dernier post de Virginie Urbini la quinquagéniale blogueuse de « Jeune Vieillis Pas », auront fini de me décider à aborder cette thématique universelle, aussi sensible que passionnante.
Extrait du post de Virginie ci dessous :
« Il est incroyable de voir la quantité de personnes qui sont complexées par leur corps et combien si peu le sont par leurs pensées. » Andrzej Saramonowicz
» Nos complexes… Vaste sujet. « Femmes complexées » relève même du pléonasme. Bref, voici un quinqua lifestyle estival très féminin. L’été est souvent meurtrier pour nos égos féminins. L’été nous expose. Nos complexes s’affichent. Plus de manches 3/4 ni de foulards complaisants. Quant au maillot de bain… Perso, je suis beaucoup plus angoissée des marques du temps sur mon corps que sur mon visage. Mes rides, je m’en fous un peu, ma peau qui se plisse de partout, pas du tout ! Des complexes, et alors. » Plus de 60 % des femmes déclarent se sentir mal à l’aise de montrer leur corps sur la plage. C’est le résultat d’une enquête menée par Oh My Mag et Femme actuelle auprès de 1200 femmes…. (La suite sur son blog ici)
Je la rejoins à 300%, les complexes n’ont pas d’âge et sont bien trop répandus (moi la 1ère je ne m’épargne pas !). Il est clair que notre société si on la laisse nous atteindre n’est pas tendre avec la féminité en général et de fait avec la beauté féminine quand elle vient à se « faner ».
Le magasine Marie-Claire dans son article nomme ce rejet « Le dégoût social ». Symptôme bien réel & ancré dont on aimerait s’abstraire, d’une communauté humaine souvent intransigeante en proie à l’hyper contrôle, qui associe depuis si longtemps beauté à jeunesse.
Faut-il s’en réjouir ? Les hommes ne sont plus en reste ils partagent de plus en plus les exigences sociales de l’image, le terme de « vieux croulant / plus dans le coup » existe bel et bien… Non ? Mais peut-être parce que nous sommes encouragées à être plus attentives à notre physique et que la nécessité de séduction et d’agréabilité syndrome du « people pleaser » est plus implicite pour les femmes dès l’enfance, leur vieillissement reste quoi qu’on en dise, plus lourd à porter.
Si pour changer la donne, l’on commençait par changer de regard sur soi ?
Tout commence dans nos pensées, sans apprendre qu’il est possible de distancier ce couperet social, sans apprendre à changer de regard sur soi et sur les autres. Sans volontairement muscler notre bienveillance envers nous et l’intégration de notre Nature Éphémère, nos réflexes cinglants teintés d’inconscient collectif s’activent vite. Oui vieillir nous rappelle à notre mortalité et la mort n’a pas vraiment bonne presse dans notre culture occidentale. En témoigne cette toile de Klimt « Les trois âges d’une femme » (1905) contraste explicite entre la douceur et l’aura de la jeune mère et la gestuelle de la femme âgée honteuse de son corps sec et noueux transformé par l’oeuvre du temps.
D’une certaine manière nous véhiculons tous plus ou moins ce regard inquisiteur, tenez un exemple concret. Comment réagissez vous à cette image de Kelly McGillis ? Êtes vous choqués ? Pensez vous « Quel dommage » quel outrage ce temps qui passe ? Elle pourrait aussi être admirée pour avoir su simplement embrasser le temps qui s’est écoulé sur elle. Laisser aller ? Lâcher prise & acceptation de soi ?
Quant à Catherine Deneuve et d’autres icônes à la beauté si pure, dès les 1ères étapes de leurs chirurgies, j’avoue avoir ressenti le doute, une tension, le regret de les voir perdre en naturel et se figer. La représentation professionnelle est un sacré challenge. Et en même temps puisqu’on a tendance à ne pas s’honorer du meilleur uniquement pour soi, seul à la maison, ÊTRE VU tient en haleine, oblige à se maintenir en bonne forme, à s’honorer de soins de sport…
Les visages et les corps se transforment de manière aléatoire et inégale dans le temps, tout est impermanence, tout passe, tout lasse, la VIE est ainsi faite. Aller avec le flow, suivre le courant ou Lutter pour une hypothétique jeunesse éternelle, peut-être y a t-il d’autres solutions, comme s’accompagner avec soin pour optimiser son vieillissement, embrasser avec sagesse son évolution…
Quelle posture adopter ? Telle est LA QUESTION.
Car vieillir c’est AUSSI un privilège, vieillir c’est engranger de l’expérience, vieillir c’est raconter son histoire, notre corps porte nos joies, nos peines, exprime ce qui nous a construit, rendu UNIQUE & PLUS RICHES de tout. Il nous appartient de voir plus souvent nos failles comme des forces.
En terme de posture je préconise avec ECHLOSION, d’apprendre à se connaître faire les choix qui nous plaisent, nous ressemblent afin de TROUVER UN ÉQUILIBRE entre confort authenticité et STYLE, pour éviter les affres du laisser aller et du control freak à la fois.
Nous vivons une époque formidable !
Les lignes se décalent, les diktats reculent, le nouveau 30 ans c’est le 40 ans ! Youhou 10 ans de répit… 🙂 Les codes aussi « OLD is the new black »…
Ce n’est pas gagné mais c’est encourageant. Nous restons actifs plus longtemps, les mentalités évoluent, les modèles de diversifient, de plus en plus de femmes osent se lâcher la grappe, s’accompagnent avec plus de grâce, de STYLE, d’apaisement, revendiquent les qualités de leur maturité.
Il y a le mouvement « SILVER » et ses mannequins matures, la tendance « Go GREY », « PRO-AGE » & le « NO MAKE-UP » , « BODY POSITIVE » qui remettent en odeur de sainteté l’authenticité et la diversité, oeuvre de la NATURE.
Il y a les pionnières, celles qui osent changer les représentations féminines et apparaitre assez naturelles comme, Juliette Binoche, Sophie Marceau, Isabelle Huppert, Charlotte Rampling… Lauren Hutton, Helen Mirren, Iris Apfel, Susan Sarrandon, Julian Moore… Meryl Streep (70 ans) et son manifeste d’affirmation face au temps qui passe.
C’est aussi cela la maturité.
« Je n’ai plus de patience pour certaines choses, non pas parce que suis devenue arrogante, mais tout simplement parce que je suis arrivée à un point dans ma vie où je ne veux pas perdre plus de temps avec ce qui me blesse ou avec ce qui me déplaît.
Je n’ai aucune patience pour le cynisme, la critique excessive ni pour les exigences d’une nature quiconque.
J’ai perdu la volonté de plaire à celui qui n’aime pas, d’aimer celui qui ne m’aime pas et à sourire à celui qui ne veut pas me sourire.
Je ne dédie plus une seule minute à celui qui ment ou à celui qui veut manipuler.J’ai décidé de ne plus vivre avec la prétention, l’hypocrisie, la malhonnêteté et l’éloge pas cher. Je n’arrive pas a tolérer l’érudition sélective et l’arrogance académique.
Je n’ai pas à m’adapter plus avec les affaires du voisinage ou avec le commérage. Je déteste les conflits et les comparaisons.Je crois à un monde de contraires et c’est pour ça que j’évite des gens ayant un caractère rigide et inflexible. En amitié, je n’aime pas le manque de loyauté ni la trahison.
Je ne m’entends pas bien avec ceux qui ne savent pas donner un compliment et qui ne savent pas encourager.
Les exagérations m’ennuient et j’ai du mal à accepter ceux qui n’aiment pas les animaux.
Et pour couronner le tout, je n’ai aucune patience pour ceux qui ne méritent pas ma patience. »– Meryl Streep 2014
Les marques bien sur, l’ont compris, elles récupèrent le phénomène dans leurs campagnes. On pourrait le déplorer, mais leur diffusion contribue aussi à rendre VISIBLE et donc POSSIBLE l’idée de pouvoir continuer à se sublimer, de s’accompagner et d’être de son côté, de continuer à s’aimer et profiter activement de la VIE en prenant de l’âge.
« Par devoir de transmission… Je pense qu’il est important d’ouvrir la voie, de représenter positivement toutes les beautés. »
L’article de Marie Claire, se finit ainsi : « Dans le miroir la femme mûre n’élimine pas la jeune fille : Elles se regardent, se parlent à distance. » Osons l’inclusion plutôt que l’exclusion, en nous et tout autour.
L’âge est bien dans le corps, mais aussi dans la tête et le coeur. Il peut être vécu avec joie et sérénité.
Merci de m’avoir lue jusqu’ici. J’avais envie de partager avec vous mon regard particulier, candide et lucide à la fois, amoureux de la vie et emprunt d’espoir.
Qui peut-être grâce à mes 7 ans d’expertise sur l’image, bénéficie d’un pas de recul ou d’avance au choix, sur la question.
Je crois que notre posture mentale joue énormément sur ce que nous percevons / vivons.
Ainsi en continuant à nous croire fragiles, des proies, à nous sentir victimes, inférieures aux hommes, sur la touche, vieilles, foutues à la 1ère ride, – même si cela nous arrange bien de pouvoir exister au travers de nos plaintes – , plutôt que fortes, complémentaires et aussi valables que les hommes, belles autrement en intégrant nos rides, avec une capacité qui certes évolue tout en gardant une valeur différente sans cesse renouvelée à chaque époque de sa vie, nous doutons, luttons contre et nous perpétuons l’existence de cette réalité.